STERNOTHERUS ODORATUS (LATREILLE, 1802)
Cette espèce fait partie de la famille des Kinosternidés, qui compte quatre genres et 22 espèces (Cook, 1984). D’après les données morphologiques, il serait peut-être plus exact de considérer le genre Sternotherus comme un sous-genre du genre Kinosternon (Iverson, 1991), et de renommer en conséquence la tortue musquée Kinosternon odoratus. Cette proposition taxinomique suscite encore bien des débats, et les biologistes considèrent toujours le Sternotherus et le Kinosternon comme deux genres distincts (Ernst et al.,1994; Iverson, 1998; Crother, 2000). La tortue musquée est la seule espèce de la famille des Kinosternidés à vivre au Canada (Ontario et Québec).
Son nom, odoratus, vient de sa capacité à émettre une substance nauséabonde pour faire fuir les prédateurs, à partir d'une glande située vers le cou.
La tortue musquée (Sternotherus odoratus) est connue en anglais sous le nom de « stinkpot ». Ce petit reptile au tempérament farouche est ainsi appelée à cause de l’odeur musquée qui se dégage de quatre glandes situées sous sa dossière, à la périphérie (Logier, 1939). C’est une petite tortue d’eau douce dont la dossière fortement bombée dépasse rarement 13 cm de longueur. La couleur de la dossière va du gris-brun ou au noir, et celle du plastron, du jaune au brun. Le plastron est petit et doté d’une charnière unique peu apparente. La peau de la tortue musquée va du gris au noir, et de nombreux individus portent deux lignes pâles bien visibles de chaque côté de la tête. La queue des mâles, munie au bout d’un ongle corné, est plus longue que celle des femelles; les surfaces de peau exposées entre les écailles du plastron sont également plus grandes chez les mâles (Cook, 1984). Les mâles ont aussi deux zones écailleuses bien visibles à la face interne de chacune de leurs pattes de derrière.
La tortue musquée a besoin d’un plan d’eau peu profond où le substrat est meuble et le débit faible, sinon nul. Au Canada, elle est toutefois relativement commune dans la baie Georgienne. Son habitat de nidification varie, mais doit être situé à proximité de l’eau et exposé directement au soleil. Très aquatique, l’espèce quitte rarement l’eau. Sur terre, elle est peu à l’aise et maladroite.
Au Canada, les femelles ne pondent pas plus d’une couvée de 2 à 7 œufs par année, à la fin juin ou au début juillet. Elles peuvent revenir nicher dans le même secteur d’une année à l’autre. La tortue musquée est omnivore, mais se nourrit surtout de mollusques aquatiques et d’insectes. Elle hiberne, souvent en groupe, lorsque la température de l’eau est inférieure à 10 ºC. Les pics de reproduction ont lieu au printemps et à l’automne, lorsque les tortues se trouvent à proximité des hibernacula. Les populations de tortues musquées sont constituées en majorité d’adultes, le succès de la nidification et le recrutement étant très faible et la survie des adultes, relativement élevée. En conséquence, toute augmentation de la mortalité chez les adultes peut avoir de lourdes répercussions néfastes, fort difficiles sinon impossibles à surmonter pour les populations.
Bien que le corpus des connaissances sur la biologie de l’espèce aux États-Unis soit passablement volumineux, seulement une population a été étudiée au Canada. D’après les mentions du relevé herpétofaunique de l’Ontario et de l’Atlas herpétologique de Hamilton, la tortue musquée aurait disparu de tous les anciennes localités de l’espèce dans le Sud-Ouest de l’Ontario et sur la rive nord du lac Ontario à l’Ouest du comté de Prince Edward. À l’heure actuelle, on la trouve en petit nombre dans le parc national de la Pointe-Pelée et dans de petits étangs près de Port Franks, à proximité d’Ipperwash, sur le lac Huron. Ces deux « populations » semblent être de petite taille et sont probablement isolées. On signale aussi parfois la présence de l’espèce dans la rivière Détroit. Elle survit en outre à plusieurs endroits le long du bord méridional du Bouclier canadien, mais on en a estimé l’abondance qu’à un seul site à la baie Georgienne. Les tendances démographiques sont inconnues. Il se pourrait qu’il n’y ait aucun échange entre les tortues du Bouclier et celles du Sud-Ouest de l’Ontario à l’heure actuelle.
La forte circulation des bateaux à moteur et la pêche intense augmentent la mortalité chez les adultes. Mais la plus lourde menace à peser sur la tortue musquée est sans doute la destruction de son habitat, attribuable au premier chef au drainage des milieux humides et à l’aménagement des berges.
En Ontario comme au Québec, la loi interdit de chasser et de récolter les tortues musquées.
Cette espèce a disparu de presque toute la moitié sud de son aire de répartition et elle est vulnérable à l’aménagement des rivages et au taux de mortalité accru causé par les moteurs hors-bord. Les causes particulières du déclin de l’espèce sont incertaines, mais l’espèce ne semble pas bien adaptée aux activités anthropiques accrues.
Espèce désignée « menacée » en mai 2002. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.
SOURCE : Rapport de situation du COSEPAC sur la tortue musquée Sternotherus odoratus au Canada - Jonathan Edmonds - 2003
Son nom, odoratus, vient de sa capacité à émettre une substance nauséabonde pour faire fuir les prédateurs, à partir d'une glande située vers le cou.
La tortue musquée (Sternotherus odoratus) est connue en anglais sous le nom de « stinkpot ». Ce petit reptile au tempérament farouche est ainsi appelée à cause de l’odeur musquée qui se dégage de quatre glandes situées sous sa dossière, à la périphérie (Logier, 1939). C’est une petite tortue d’eau douce dont la dossière fortement bombée dépasse rarement 13 cm de longueur. La couleur de la dossière va du gris-brun ou au noir, et celle du plastron, du jaune au brun. Le plastron est petit et doté d’une charnière unique peu apparente. La peau de la tortue musquée va du gris au noir, et de nombreux individus portent deux lignes pâles bien visibles de chaque côté de la tête. La queue des mâles, munie au bout d’un ongle corné, est plus longue que celle des femelles; les surfaces de peau exposées entre les écailles du plastron sont également plus grandes chez les mâles (Cook, 1984). Les mâles ont aussi deux zones écailleuses bien visibles à la face interne de chacune de leurs pattes de derrière.
La tortue musquée a besoin d’un plan d’eau peu profond où le substrat est meuble et le débit faible, sinon nul. Au Canada, elle est toutefois relativement commune dans la baie Georgienne. Son habitat de nidification varie, mais doit être situé à proximité de l’eau et exposé directement au soleil. Très aquatique, l’espèce quitte rarement l’eau. Sur terre, elle est peu à l’aise et maladroite.
Au Canada, les femelles ne pondent pas plus d’une couvée de 2 à 7 œufs par année, à la fin juin ou au début juillet. Elles peuvent revenir nicher dans le même secteur d’une année à l’autre. La tortue musquée est omnivore, mais se nourrit surtout de mollusques aquatiques et d’insectes. Elle hiberne, souvent en groupe, lorsque la température de l’eau est inférieure à 10 ºC. Les pics de reproduction ont lieu au printemps et à l’automne, lorsque les tortues se trouvent à proximité des hibernacula. Les populations de tortues musquées sont constituées en majorité d’adultes, le succès de la nidification et le recrutement étant très faible et la survie des adultes, relativement élevée. En conséquence, toute augmentation de la mortalité chez les adultes peut avoir de lourdes répercussions néfastes, fort difficiles sinon impossibles à surmonter pour les populations.
Bien que le corpus des connaissances sur la biologie de l’espèce aux États-Unis soit passablement volumineux, seulement une population a été étudiée au Canada. D’après les mentions du relevé herpétofaunique de l’Ontario et de l’Atlas herpétologique de Hamilton, la tortue musquée aurait disparu de tous les anciennes localités de l’espèce dans le Sud-Ouest de l’Ontario et sur la rive nord du lac Ontario à l’Ouest du comté de Prince Edward. À l’heure actuelle, on la trouve en petit nombre dans le parc national de la Pointe-Pelée et dans de petits étangs près de Port Franks, à proximité d’Ipperwash, sur le lac Huron. Ces deux « populations » semblent être de petite taille et sont probablement isolées. On signale aussi parfois la présence de l’espèce dans la rivière Détroit. Elle survit en outre à plusieurs endroits le long du bord méridional du Bouclier canadien, mais on en a estimé l’abondance qu’à un seul site à la baie Georgienne. Les tendances démographiques sont inconnues. Il se pourrait qu’il n’y ait aucun échange entre les tortues du Bouclier et celles du Sud-Ouest de l’Ontario à l’heure actuelle.
La forte circulation des bateaux à moteur et la pêche intense augmentent la mortalité chez les adultes. Mais la plus lourde menace à peser sur la tortue musquée est sans doute la destruction de son habitat, attribuable au premier chef au drainage des milieux humides et à l’aménagement des berges.
En Ontario comme au Québec, la loi interdit de chasser et de récolter les tortues musquées.
Cette espèce a disparu de presque toute la moitié sud de son aire de répartition et elle est vulnérable à l’aménagement des rivages et au taux de mortalité accru causé par les moteurs hors-bord. Les causes particulières du déclin de l’espèce sont incertaines, mais l’espèce ne semble pas bien adaptée aux activités anthropiques accrues.
Espèce désignée « menacée » en mai 2002. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.
SOURCE : Rapport de situation du COSEPAC sur la tortue musquée Sternotherus odoratus au Canada - Jonathan Edmonds - 2003
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